Mastodon : l’anti-Twitter ?

À première vue, Mastodon ressemble à bien des égards à Twitter. Ce réseau social de micro-blogging permet de s’exprimer dans un nombre limité de caractères (500 ici contre 280 pour Twitter), d’ajouter une photo, un sondage, un lien ou tout autre contenu à son « toot ». Oui, sur Mastodon le tweet devient toot, et le retweet s’appelle boost. Comme sur Twitter, on peut s’abonner aux comptes d’autres utilisateurs et répondre à leurs toots. Les messages s’affichent aussi par ordre chronologique. En résumé, les habitués de Twitter retrouveront vite leurs marques. La philosophie derrière Mastodon est bien différente de celle de Twitter. Eugen Rochko, informaticien allemand à l’origine de Mastodon expliquait dans un communiqué publié en avril 2022 les raisons qui l’ont poussé à développer ce réseau social : « Ce qui est amusant, c’est que l’une des raisons pour lesquelles j’ai commencé à m’intéresser aux réseaux sociaux décentralisés en 2016, et qui m’a finalement conduit à créer Mastodon, c’était la rumeur selon laquelle Twitter, la plateforme que j’utilisais quotidiennement depuis des années, pourrait être vendue à un autre milliardaire controversé. »

Open-source et à but non lucratif

Qu’est-ce qu’un réseau décentralisé? Reprenons Twitter en comparaison. Pour accéder au réseau social, il n’existe qu’une seule adresse web, twitter.com. Mastodon, lui, est construit autour d’une multitude de serveurs, baptisés « instances », qui prennent des formes différentes (mastondon.top, mastodon.social…) et sont même parfois classés par thématiques (cuisine, régiona, art, tech…) Cette architecture rend l’accès au service plus compliqué que sur Twitter. Mais l’application Mastodon facilite la tâche. « Les serveurs fournissent un service, comme GMail ou Hotmail pour les courriels » explique Eugen Rochko au Guardian. Mais ces serveurs, bien que distincts, ne sont pas « isolés entre eux, comme sur les forums de discussion ». Ainsi, « avec un compte, vous pouvez suivre et interagir avec n’importe qui, au sein de ce réseau décentralisé et mondial » rassure Eugen Rochko. Et d’ajouter : «Des gens nous demandent pourquoi Mastodon n’est pas un site web unique. Un site web unique qui peut être utilisé dans le monde entier exige une telle puissance de calcul, une telle infrastructure et une telle ingénierie qu’il est pratiquement impossible de le faire sans un important capital et une monétisation. »

Sans modération ?

Sur le papier, tout semble réuni pour que Mastodon touche un large public. Il reprend en effet les ingrédients du succès de Twitter sans ses inconvénients (la publicité par exemple). Mais tout n’est pas parfait pour autant. Mastodon permet en effet de créer son propre serveur, ce qui donne un « contrôle total de votre propre voix sur le web, sans être soumis aux règles ou aux caprices de quiconque » assure l’entreprise. C’est peut-être vrai aux Etats-Unis mais pas en Europe où les utilisateurs de n’importe quel réseau social doivent respecter la loi du pays dans lequel ils se trouvent, notamment en matière de liberté d’expression.

En réalité la modération se fait au niveau de chaque instance Mastodon.

Le salut des déçus de Twitter se trouve-t-il réellement dans Mastodon ? Rien n’est moins sûr. D’autres alternatives existent comme :

Mastodon, c’est quoi ? Les 5 infos essentielles à connaître

Si vous souhaitez explorer un autre réseau social basé sur le micro-blogging, semblable à Twitter mais décentralisé et open source, qui revendique 4,4 millions d’utilisateurs.

1. Qui est à l’origine de Mastodon ?

Eugen Rochko est un jeune programmeur allemand alors âgé de 23 ans lorsqu’il a lancé le réseau social en 2016.

2. Quelle est la philosophie de Mastodon ?

La philosophie de Mastodon consiste en « une vision des médias sociaux qui ne peut être achetée et détenue par aucun milliardaire ».

3. Mastodon est-il réellement indépendant ?

Le réseau social se présente comme une association à but non lucratif, qui s’appuie sur « plus de 2 400 serveurs Mastodon exploités par des individus et des organisations indépendants ». Vous ne trouverez pas de publicité sur Mastodon. Ses financements sont issus de dons, ce qui implique que le développement et la gestion de la plateforme doivent faire face à plus de latences que son principal concurrent Twitter.

4. Comment fonctionne Mastodon ?

L’interface de Mastodon ressemble en une version simplifiée de Tweetdeck avec les fonctionnalités essentielles de Twitter. Vous avez ainsi la possibilité de rédiger des messages, désignés sous le nom de « pouet », et qui sont partagés en temps réel. Ces derniers ne sont pas limités à 280 caractères, mais à 500 caractères. Ils peuvent être accompagnés de liens et illustrés par des images, des GIF ou des vidéos. Vous pouvez répondre aux pouets, les repartager, les mettre en favoris, suivre d’autres utilisateurs et les mentionner dans vos posts. Vos « pouets » peuvent être soit publics, en mode « non listé » (uniquement visibles sur votre profil), « direct » (ils sont visibles par les utilisateurs mentionnés) ou privés (accessibles par vos abonnés). Des communautés, appelées « instances » avec leur propre gestion de la modération, peuvent être créées ou rejointes selon vos centres d’intérêt. Une messagerie privée, le dark mode, des sondages ou encore un système de notifications, font partie des fonctionnalités également disponibles sur Mastodon.

5. Comment peut-on accéder à Mastodon ?

Déjà disponible sur iOS, Mastodon vient de lancer la version Android de son application mobile. Celle-ci peut être téléchargée gratuitement depuis l’App Store (pour une utilisation sur iPhone et iPad, à partir d’iOS 14), le Google Play Store (à partir d’Android 6.0). Le réseau social est aussi accessible depuis votre navigateur web.

Instances Mastodon

Deux liens intéressants :

  1. liste de serveur : https://joinmastodon.org/fr/servers
  2. recherche de serveurs : https://mastodon.help/instances

2 instances francophones :

Quelle visibilité dans Mastodon

Quelle que soit l’instance Mastodon choisi , l’utilisateur dispose de 3 fils d’actualité :

Explications sur la visibilité d’un message posté sur Mastodon :